Vases Japonais

Les vases japonais sont surement la forme d’art la plus ancienne du pays, et une des céramiques les plus vieilles sur Terre. Leurs premières créations remontent à l’époque Jōmon (-13 000 à -300 avant JC) alors que les japonais n’étaient encore que de simples chasseurs-cueilleurs. Au fur et mesure des siècles et des époques ils ont su parfaire leurs techniques de fabrication et devenir maître dans un savoir-faire unique en son genre : l’ikebana.

L’évolution des vases dans la culture japonaise

Alors que les premiers vases n’étaient que de simples objets grossiers en terre cuite dépourvus d’ornements, et servaient alors uniquement à stocker des grains et de la nourriture. L’évolution des techniques de cuisson permirent de développer et de cuire des vases plus sophistiqués et plus résistants. Leurs matériaux évoluèrent en conséquence, en commençant par le grès ils sont passés par la céramique puis par la porcelaine. Ils doivent notamment ces progrès aux échanges commerciaux avec la Chine et la Corée.

La fonction première des vases japonais devient au cours des siècles de moins en moins évidente. Ils ne sont alors plus utilisés uniquement comme des objets de stockage usuels mais également pour des rites funéraires, on voit alors leur forme se multiplier (exemple : jarre) ce qui nous montre bien qu’ils n’avaient pas un rôle unique dans la culture japonaise. Ils connaitront ensuite un âge d’or lorsque la cérémonie du thé se popularisera au début du XVI ème siècle, ayant besoin de beaucoup d’objets en céramique pour présenter et servir le thé.

Progressivement les vases japonais se verront donc attribués une multitude d’ornements et de motifs décoratifs, les plaçants ainsi en tant que pièces décoratives à part entière. Cependant, une association bien précise les élèvera au rang d’œuvre d’art unique. Cette association n’est autre que celle avec les fleurs, plus communément appelé : ikebana.

La naissance d’un art unique : l’ikebana

L’ikebana, aussi appelé kadō pour « la voie des fleurs » est un art qui naquit aux alentours du XIII ème siècle, et étonnement cet art n’a presque rien de semblable avec notre manière occidentale de valoriser les fleurs. L’ikebana ne s’appuie pas sur le nombre, ni la variété de fleurs et de couleurs qu’on peut retrouver dans une même bouquet. Au contraire il favorise une approche beaucoup plus délicate, reposant sur trois principes fondamentaux qui symbolisent le ciel par son asymétrie, la terre pour son espace et finalement l’humanité à travers sa profondeur.

Nous obtenons par conséquent des représentations florales complètement à l’opposé de celles que nous connaissons, mais totalement en harmonie avec la culture zen du peuple nippon. C’est aussi pour cela que les vases japonais prennent parfois des formes assez atypiques car ils n’ont pas vocation à mettre en valeur les fleurs de la même manière que celle que nous connaissons en Europe. Voici comment un maître ikebana définissait son art dans un reportage sur Échappées belles :

« L’ikebana japonais est une philosophie, une forme de pensée. Nous travaillons sur le mariage entre les fleurs et les végétaux. Nous cherchons à épurer la composition pour mettre en valeur chacune des fleurs. Les fleurs changent d’aspects dans le temps, ce qui illustre les saisons qui passent. Tout cela forme une sorte d’équilibre qui peut être rompu à tout moment. En fait, on peut voir dans ces compositions une sorte de métaphore de la vie. »

L’utilité des vases japonais

L’ikebana qui est finalement très bien décrit dans ce qu’explique le maître juste au-dessus. Par conséquent on comprend assez facilement que le vase joue un rôle majeur dans l’équilibre de ces compositions florales. Cependant, l’ikebana n’est pas l’unique manière de valoriser les vases japonais. La plupart d’entres eux peuvent être utilisés en tant que pièce décorative unique dans n’importe quelle pièce de vie, permettant ainsi d’y amener une ambiance propre particulière en fonction de sa couleur et de sa forme.