Au Japon il est assez curieux d’apprendre que près de 80% de la population est shintoïste, mais également 80% (approximativement) de la population est aussi bouddhiste. Là où les religions ont plutôt tendance à s’opposer en Occident et dans le Moyen Orient, au Japon plus que cohabiter on pourrait même dire qu’elles se complètent et ce, depuis plus d’un millénaire. Nous souhaitons donc mettre en comparaison certaines de leurs caractéristiques respectives afin de vous aider à différencier ces deux religions.
Les portes Torii
Lorsqu’on arrive au Japon sans vraiment connaître la culture et les religions locales, on a souvent du mal à différencier les édifices bouddhistes de ceux shintoïstes. Il existe pourtant une manière très simple de savoir si le lieu de culte que vous avez en face de vous est un temple bouddhiste ou un sanctuaire shinto : les porte Torii.
Elles sont les marques de reconnaissances des près de 80 000 sanctuaires shinto qui se trouvent sur l’archipel japonais. Elles font office de délimitation entre le monde profane et le monde sacré qu’est la zone où se trouve le sanctuaire. Toujours, pour accéder à un sanctuaire shinto vous devrez passer dessous sous peine de piétiner ouvertement les traditions.
L’époque d’apparition
Le bouddhisme est aujourd’hui pleinement intégré au territoire, ce qu’on peut remarquer avec la forte présence de temples et écoles bouddhistes ou accessoires sur Bouddha mais ce n’a pas toujours été le cas. Or, le shintoïsme qui est la religion originelle du pays est elle si ancienne que même les historiens ne sont pas en mesure de la dater précisément. Son apparition remonte à la période Jomon qui s’étend de -13 000 jusqu’à -400 av. JC.
Le bouddhisme à lui été intégré au pays par la Chine mais seulement au VIème siècle. Pourtant, lui aussi a une très forte influence sur le pays car il a été accueilli et intégré très rapidement au territoire. En effet, peu après son implantation des temples et des écoles ont vus le jour sous l’impulsion de puissants clans durant la période de Yamato (250-710) et l’époque de Nara (710-994).
Les croyances
La religion shintoïste est une religion animiste, ce qui signifie que ses adeptes croient en la vie en toute chose vivante mais également en toute chose inanimée. Les rochers et et les arbres ont ainsi un réel esprit selon la religion shintoïste. Ces objets sont appelés kami et les plus importants sont vénérés par le peuple japonais shintoïste. À l’inverse, le bouddhisme est une religion monothéiste qui recherche à travers sa pratique l'illumination. Les humains qui accèdent l’illumination, comme Bouddha, sont alors vénérés par les bouddhistes. À noter qu’il existe plusieurs écoles bouddhistes différentes au Japon.
L’architecture
Comme on peut le voir en regardant les sanctuaires shinto et les temples bouddhistes chacun des édifices possèdent un style architectural qui lui est bien propre. Hormis leur porte Torii les sanctuaires shinto sont souvent gardés par des statues de renard, de chien ou bien d’autres animaux.
Les temples sont eux plus neutre pour ce qui est de leur couleur extérieur, mais l'intérieur est généralement décoré avec des décorations de couleur or ainsi que des statues de Bouddha. On y trouve aussi un brûleur d’encens à l'extérieur pour se purifier alors que les sanctuaires possèdent eux un bassin d’eau pour se laver la bouche et les mains avant d’entrer.
La vie après la mort
Malgré leur cohabitation, les croyances en ce tient de la vie après la mort ne sont pas les mêmes entre les deux religions. Les bouddhistes croient en un cycle de la vie et de la mort qui se poursuit jusqu'à ce qu'une personne atteigne un état éclairé. Selon la tradition shintoïste, après la mort, le kami d'une personne passe à un autre monde et veille sur ses descendants. C'est pourquoi le culte des ancêtres est toujours un élément important de la culture japonaise moderne.