Blottie entre mer et montagnes dans le sud de l’île de Kyushu, Nagasaki est une destination aux multiples facettes. Comptoir néerlandais et victime du dernier bombardement nucléaire au monde, la cité nippone a beaucoup à offrir aux croisiéristes lors d’une croisière en Asie passant par le Japon. Depuis le port situé dans le sud de la ville, de nombreuses idées d’excursions peuvent être programmées.
Voyage dans le passé au 9 août 1945
11h 02. C’est l’heure à laquelle Nagasaki tombe sous le feu nucléaire de la bombe atomique le 9 août 1945. Dans le quartier d’Urakami dans le nord de Nagasaki, le parc de la paix raconte cette page sombre de l’histoire japonaise, non pas pour éveiller une image d’horreur, mais au contraire, pour prôner la paix et dénoncer l’absurdité de la guerre. Ce carré vert abrite la statue de la paix. Elle représente un homme avec un bras levé vers le ciel symbolisant les armes nucléaires et l’autre bras, tendu pour évoquer la paix éternelle. L’on peut aussi y observer les restes déplacés de la cathédrale Urakami, presque entièrement balayée par l’explosion. À l’emplacement initial de l’édifice religieux se trouve un nouveau bâtiment, reprenant les lignes de son prédécesseur.
Non loin du parc se trouve un autre lieu de mémoire, le musée de la bombe atomique. Photos, reconstitutions de scènes, différents objets et témoignages content cette date tragique qui a coûté la vie à près de 150 000 personnes. La pièce maîtresse de l’exposition est sans conteste une horloge indiquant 11h02. Aux portes du musée se dresse une stèle installée à l’endroit où la bombe atomique a touché Nagasaki. Un peu plus au sud du quartier d’Urikami, sur la rive gauche de la rivière Nakashima, trône une des nombreuses collines émaillant la ville, le mont Inasa. Haut de 333 m, elle offre une belle vue sur Nagasaki. Si les plus sportifs tentent son ascension à pied, d’autres profitent d’une excellente montée sans se fatiguer en téléphérique.
À la découverte de la Nagasaki romantique
Les croisières Costa passant par Nagasaki sont l’occasion d’apprécier un aspect plus romantique de la ville nippone. Cette facette peu connue de la cité se dévoile un peu plus au sud du terminal de croisière sur la colline Minamiyamate, au jardin Glover. Ici, les balades se font le long de voies fleuries jalonnées de boutiques de souvenirs et d’élégantes maisons coloniales. Parmi les édifices les plus emblématiques figurent celui qui a accueilli les locaux de la marque automobile Mitsubishi ainsi que la maison Glover, le plus vieil édifice colonial en bois du Japon. Son décor s’inspire de l’opéra italien Madame Butterfly. D’ailleurs dans son allée, se dresse fièrement une statue du personnage principal de l’opéra, Cio-Cio San.
La colline Minamiyamate abrite un autre édifice religieux majeur de Nagasaki, la plus vieille église du Japon, celle d’Oura. Elle est construite en 1864 en hommage aux 26 martyrs qui ont perdu la vie lors de la persécution des chrétiens japonais dans les années 1590. Bout de terre gagné sur la mer, Dejima est une autre attraction à voir de ce côté-ci de la ville. L’île était entre le 17e et le 19e siècle la seule ouverture du Japon avec le monde occidental. C’était l'unique endroit de Nagasaki où les étrangers surtout des Néerlandais pouvaient résider. Différents bâtiments sont ouverts à la visite et décorés fidèlement aux pavillons étrangers de l’ère Meiji.
Toujours au sud du terminal de croisière, l’on peut visiter l’un des plus grands quartiers chinois du pays. Ayant accueilli les entrepôts pour la marchandise venant de Chine, le quartier constitue aujourd’hui une excellente adresse pour goûter à une authentique cuisine chinoise.
Balade au large à Hashima
Pour étoffer une escale à Nagasaki, un court trajet au fil de l’eau jusqu’à Hashima s’impose. Aujourd’hui inhabité, ce bout de terre abritant des mines de charbon grouillait autrefois de vie. À son apogée vers la fin des années 50, elle abritait plus de 5 000 personnes, avec une densité de 7 300 habitants au kilomètre carré, beaucoup plus que le centre de Tokyo à la même période. Pour pourvoir aux besoins des familles de mineurs, des immeubles, des hôpitaux, des écoles et autres bâtiments sont sortis de terre, offrant ainsi à l’île une apparence rappelant celle d’une forteresse. Son aspect unique lui a valu son autre nom, Gunkanjima traduit par île navire de guerre. Malgré la construction de différents bâtiments, la condition de vie des habitants y était déplorable. L’île figure sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO.