Le terme wakō désigne les pirates japonais, mais également dans une moindre mesure : chinois, coréens et portugais. Ils firent régner la terreur sur les mers d’Asie entre le XIIIè siècle et le XVIIè siècle en pillant les navires marchands et en capturant des innocents pour en faire des esclaves. Pendant très longtemps ils inspirèrent la peur et salirent la réputation du Japon envers les autres pays. Nous vous proposons aujourd’hui de plonger au cœur de leur histoire.
L’origine des wakō
La première mention dans l’histoire du terme wakō remonte en 414 après JC. Il s’agit d’une inscription portée sur une stèle (stèle de Kwanggaet'o) en hommage au roi Gwangaeto du royaume de Goguryeo. Elle fut retrouvée dans le sud du Mandchourie en 1876 après l’ouverture du pays à la colonisation.
Cependant, ce n’est qu’au VIIIè siècle qu’on recense les premiers réels pillages de la part des pirates japonais. Les premiers wakō étaient nés. Les principales puissances asiatiques de l’époque ne s’en doutent pas encore mais une grande vague de piraterie s'apprête à s'abattre sur les mers pendant plusieurs siècles.
Qui sont les wakō ?
L'identité des wakō reste encore de nos jours assez floue. Il s’agit pour la plupart de pêcheurs mécontents du régime politique en place qui n’arrivent plus à se nourrir et qui décide de prendre les armes pour aller voler et piller les navires marchands. Ou pire, prendre des gens en otage pour les revendre en tant qu'esclaves à des seigneurs japonais ou à des négriers portugais.
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Pour beaucoup, ils sont eux-mêmes marchands et certains arrivent même à obtenir des documents officiels prouvant la légitimité de leur activité commerciale, une sorte de licence en quelque sorte. C’est pour cela qu’il est encore aujourd’hui difficile d'identifier exactement qui se cachaient derrière les pirates des mers asiatiques. Ils n'avaient en effet pas de drapeaux pirates comme on en voit souvent lorsqu'on évoque les pirates en Occident.
L’âge d’or de la piraterie
Les invasions mongoles de 1231 et 1259 mirent à mal le commerce maritime japonais. Cela permit aux wakō de se développer et de s’installer dans les îles de Tsushima notamment, mais également de Matsura et d’Iki.
Leurs rangs ne cessèrent de croître durant le XIIIè et le XIVè siècle et c’est durant cette période qu’ils causèrent le plus de dégâts. Il s'agissait principalement de pillages des navires marchands qui faisaient la route vers la Chine, mais également d’invasion sur les côtes pour aller piller les agriculteurs qui se trouvaient près des mers.
Les raids des wakō :
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Tous ces pillages encouragea le gouvernement coréen et chinois à réagir et tous deux envoyèrent de nombreux soldats en mer pour les chasser. Mais également directement au sein de leur QG sur les îles citées précédemment.
Malheureusement, l’autorité du Japon ne s’étend pas encore assez dans ces îles au sud de l’archipel pour qu’il réglemente les wakō, ce qui ne cesse d’exaspérer les gouvernements coréen et chinois notamment.
La fin des wakō
Il fallut attendre l'unification du Japon central à la toute fin du XVIè siècle pour qu’une puissance militaire soit assez solide pour éradiquer définitivement les wakō. C’est Toyotomi Hideyoshi, seigneur de guerre japonais, qui se chargea de régler cette mission et qui y parviendra à l’aide de ses très nombreux soldats.